L’Eco fÉminisme ?

Connaissez-vous l’écoféminisme ? Ce mouvement allie écologie et féminisme. C’était l’objet de notre soirée du 04 mars 2021 en ligne avec le collectif les “Engraineuses”.  

Cette table ronde rassemblait : 

– Alice Jehan : cofondatrice du collectif les « Engraineuses » et cheffe de projet.

– Solene Ducretot : co-fondatrice du collectif les « Engraineuses » et journaliste reporter d’image spécialisée dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. 

– Lisa Pleintel, travaille sur les questions d’égalité femme/homme au sein des organisations et sur les questions de violences sexistes et sexuelles au travail.

– Clotilde Bato : déléguée générale d’une organisation solidarité  internationale qui s’appelle SOL et travaille sur les questions de transition agricole et alimentaire en Inde avec Vandana Shiva. Elle est également présidente de « Notre Affaire à Tous« , une association de lutte pour la justice climatique.

 

L’éco Féminisme, c’est quoi ?  

Solène définit l’éco féminisme comme « un mouvement qui vise à traiter de façon conjointe les questions liées à l’écologie et les droits des femmes. » Un mouvement qui lutte donc contre les oppressions patriarcales. 

Une des grandes figures de l’éco féminisme est  Vandana Shiva. Elle est la fondatrice du centre Navdanya, qui forme les femmes à la récolte de semences.

Ce mouvement est soutenu par le collectif Les Engraineuses. Cette communauté promeut l’égalité femme – homme et la protection de l’environnement. Les fondatrices de ce mouvement Solène et Alice ont lancé le premier festival éco féministe appelé Après la pluie en 2019 (à la Cité Fertile, en bordure de Paris). 

 💡 Le Livre Après la Pluie, horizons écoféministes sorti en 2020 recense les témoignages d’une soixantaine d’intervenants témoignant de la diversité des pratiques éco féministes.

 

Quel est le lien entre l’ESS et l’éco féminisme ? 

 

Lisa Pleintel recontextualise l’émergence de l’ESS : un mouvement économique qui s’est développé à la suite des grandes inégalités sociales du 19e siècle. Face à l’injustice sociale grandissante, de nombreuses personnes se sont révoltées et ont réclamé une économie alternative porteuse de valeurs d’égalité. L’ESS et l’éco féminisme se rejoignent donc par le lien des valeurs.

Les associations sont un autre dénominateur commun entre ESS et Eco-féminisme. En effet l’éco féminisme se développe grâce aux associations et l’ESS est le centre rassemblant ces organismes.

 

La notion du Care ? C’est quoi exactement ?
 

Dans le livre “Après la pluie : horizons écoféministes, une notion centrale est évoquée : le Care. Lisa reprend une définition de Joan Tronto et de Berenice Fisher. Le care, c’est “une activité caractéristique de l’espèce humaine qui inclut tout ce que nous faisons en vue de maintenir, de continuer ou de réparer notre monde de telle sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible.”

 

Cette notion est au centre de l’ESS pour lutter contre les rapport de forces. De nombreuses vocations sociales sont basées sur la notion du care : 

  • métiers médico-sociaux 
  • travail social 
  • assistanat social 

Malheureusement ces métiers sont souvent invisibles et dévalorisés. On remarque le plus souvent, que ces métiers sont incarnés par des femmes. On compte aujourd’hui 98% de femmes dans l’aide à domicile qui est l’un des premiers métiers de l’ ESS. 

 

Une dévalorisation des métiers de l’assistanat social ?

 

La notion du Care est considérée comme innée chez les femmes. Ces compétences sont perçues comme naturelles et non pas professionnelles. Cette vision engendre des précarités économiques avec des temps partiels et un niveau de salaire faible. Aujourd’hui le care est encore au centre des enjeux de la société. En effet, la crise sanitaire a montré l’importance de ces métiers médico-sociaux qui ne sont pas rémunérés à leur juste valeur.  

 

Égalité homme/femme et agriculture : L’association SOL

 Clotilde Bato nous parle de SOL, un organisme qui agit pour les besoins des agriculteurs depuis 40 ans. Leur but est de valoriser leur rôle dans notre société. Un organisme qui agit à l’international : 

– en France

– au Sénégal

– au Pérou 

– en Inde

 Les principaux angles d’actions de SOL sont :

– la mise en réseau des acteurs de la transition agricole,

– l’échange avec les politiques publiques sur les questions de transition agricole. 

– l’accompagnement concret sur le terrain pour une consommation plus locale. 

La structure SOL tend vers l’éco féminisme. Aujourd’hui, l’organisme compte 9 salariés, majoritairement des femmes. SOL converge vers un modèle écoféministe. En effet, de part sa thématique clé : l’agroécologie. La vision inclusive de l’agroécologie paysanne est un modèle qui recrée du lien sur les territoires entre les citoyens, ce qui génère de la solidarité. Un modèle mettant les femmes en premier plan par les aspects soins de la terre etc…

 

La place de la femme dans l’agriculture ! 

 

Les femmes prennent une place considérable dans l’agriculture à toutes les échelles. 

Les paysannes produisent 60 à 80% des aliments de consommation et la moitié de la production alimentaire mondiale.

Plusieurs études ont démontré notamment à la FAO que si les femmes occupaient des positions de pouvoir dans l’agriculture, il y aurait 15% en moins de faim dans le monde. Une preuve de plus de leur rôle clé dans la société et l’équilibre mondial. Les femmes sont aussi sources de solutions et d’innovation dans les sujets de transition agricole.

Bien que les femmes soient au cœur d’actions de nombreux enjeux sociétaux et environnementaux, elles sont malheureusement encore victimes d’inégalités. On compte aujourd’hui encore 9% de différence de salaire entre l’homme et la femme. C’est en 1961 que le mot agricultrice fait son apparition dans le dictionnaire.

 

Grâce aux actions de personnes inspirantes, nous avons espoir que cet écart se réduise de plus en plus ! 

 

Si l’éco féminisme vous intéresse et que vous aimeriez en savoir plus, le lien de la soirée est juste ici !

Articles similaires